Catherine Ahonkoba
Catherine Ahonkoba nous emmène à la découverte de son Afrique multiple, l’Afrique de ses origines. Nous voilà en Afrique Centrale, le bassin du Congo, son massif forestier, ses reliquaires et leurs gardiens qui luisent dans les creux des arbres sous la protection des grands monts qui veillent. Nous sommes en territoire bantoue. C’est dans cette terre, au pays bamoun (Cameroun) que la grand-mère paternelle de Catherine a fait ses premiers pas enfant, Catherine est d’abord bercée par la parole de sa grand-mère qui raconte en travaillant. Une parole douce et posée qui, de conte en conte, répond à ses questions d’enfant. Une parole caressante ; contes, fables et chants rythmés à coups de pilon ou de « roulis » des grains dans le fond des tamis.
Jeune fille, au profit d’une maladie, Catherine est admise à la véranda : le domaine paternel. Aux côtés de son père, elle découvre la parole tonitruante et plus enlevée des hommes, des mimes, des gestes amples. C’est le corps tout entier qui raconte ; il accompagne le mot, le prolonge, l’incarne. Une illustration, ponctuée de grandes envolées lyriques qui donnent aux petits événements du quotidien une dimension épique ; Catherine est fascinée.
C’est de tous ces/ses contrastes qu’est fait ce style doux et puissant propre à Catherine. La rencontre d’une parole sereine et toute en retenue de sa grand-mère et, celle, physique et fantaisiste des hommes de la cour paternelle.
Son répertoire est constitué de récits qu’elle puise dans ses cultures multiples ; d’origines et d’adoptions. Des récits et contes traditionnels bien ancrés dans le présent et toujours racontés en rythme et en chants.