Didier Ruiz

Didier Ruiz

Metteur en scène

Délaissant un parcours d’acteur qui ne le satisfaisait plus, Didier Ruiz commence, en 1998, un travail de mise en scène avec L’Amour en toutes Lettres, questions sur la sexualité à l’Abbé Viollet 1924–1943, spectacle pour trente comédiens, toujours au répertoire de La compagnie des Hommes vingt ans après sa création. En 1999, le premier épisode de Dale recuerdos (je pense à vous) voit le jour, souvenirs racontés par des hommes et des femmes de plus de 70 ans.A ce jour, trente-six épisodes ont été créés dans plusieurs villes en France comme à l’étranger (Santiago du Chili en 2008, Moscou en 2009, Malabo en Guinée Equatoriale en 2013, Barcelone en 2017, Grec Festival de Barcelone en 202, La Havane Cuba en 2022).

Didier Ruiz poursuit son travail de création autour de ces deux axes. Il crée des spectacles avec acteurs comme Le Bal d’Amour ou la mise en pièce du fatras amoureux en 2004, L’Apéro polar 1, 2 et 3 (trois feuilletons théâtraux d’après La petite écuyère a cafté de Jean-Bernard Pouy, D’Amour et dope fraîche de Caryl Ferey en Sophie Couronne et Des serpents au paradis de Alicia Gimenez Bartlett), La Guerre n’a pas un visage de femme – Fragments en 2008, d’après Svetlana Aleksievitch, Une Bérénice, d’après Racine, pour une comédienne, en 2011, Fumer de Josep Maria Miró, en 2016 et Polar Grenadine, d’après Un tueur à ma porte d’Irina Drozd, premier spectacle jeune public en 2019. Il s’intéresse aussi à ceux qu’il nomme des innocents (par opposition aux comédiens professionnels), porteurs de leur histoire et par là-même d’histoires collectives. W met en scène la parole de travailleurs, en 2012 à Saint-Ouen et en 2013 à Niort. En 2013, une commande de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, donne naissance à 2013 comme possible, une création avec quatorze adolescents de 15 à 22 ans, portrait poétique, réaliste et sensible d’une jeunesse d’aujourd’hui. Suivront sept autres éditions et une déclinaison déambulatoire en série, Youth. L’Hexagone scène nationale Arts Sciences Meylan commande à Didier Ruiz, en 2015, de mettre en Lumière(s), onze chercheurs et scientifiques. En 2016, Une longue peine, projet qui réunit quatre hommes qui ont connu de longues années d’incarcération et la compagne de l’un d’eux, raconte l’enfermement. Créé à la Friche Belle de Mai à Marseille en avril 2016, le spectacle poursuit sa tournée. En mai 2018, Didier Ruiz crée TRANS (més enllà) au Teatre Lliure à Barcelone, un spectacle qui donne la parole à celles et ceux enfermés dans un corps et une identité qui leur étaient étrangers. En 2019, avec le Channel scène nationale de Calais, Didier Ruiz invente Incroyables chemins, regards croisés sur les migrations. En 2020, cent experts de tout poil partagent leur passion dans un joyeux Grand Bazar des Savoirs au MAIF Social Club à Paris (troisième édition d’un projet imaginé en 2012 avec le Grand T théâtre de Loire-Atlantique). Que faut-il dire aux Hommes ? qui met en scène des femmes et des hommes de foi clôt le triptyque sur les invisibles. En 2022, il crée Lumière! avec une centaine d’habitants de l’Ardèche pour célébrer la réouverture du Théâtre de Privas et revient avec le Grand Bazar des Savoirs à la Scène nationale de l’Essonne Agora-Desnos dans le cadre de la Ville Apprenante du réseau français de l’Unesco. La saison 2022–2023 sera marquée par deux nouvelles créations, un nouvel opus jeune public Céleste, ma planète, adapté de l’œuvre éponyme de Timothée de Fombelle et la création Mon amour qui verra le jour en mai 2023 à Châteauvallon, scène nationale à Ollioules.

La mémoire, la trace, mais aussi le portrait et la collection, sont autant de repères qui bordent un chemin continu que Didier Ruiz explore sans relâche.

À (Re)Découvrir