Imperméable

Avec ce premier texte, autobiographique, Emmanuelle propose une relecture féministe de son enfance et son adolescence. Elle y fait état de divers degrés d’agressions sexistes ou sexuelles vécues avec un profond sentiment de normalité, interrogeant ainsi la culture populaire et l’éducation des femmes ayant grandi dans les années 1990–2000 (bien avant #MeToo). 

Je m’appelle Emmanuelle et je suis née à l’orée des années 90. Dans mes livres d’enfance, il arrivait que les petites filles fassent de mauvaises rencontres. Un individu menaçant surgissait d’une ruelle sombre. Il portait toujours un chapeau et un imperméable beige…  Alors comment aurais-je pu me méfier quand un ami de la famille m’a invité à danser, tout sourire, un soir de mariage ?

C’est un fait : la parole est libérée, il s’agit maintenant de savoir comment la recevoir et ce que l’on en fait, pour évoluer ensemble vers un avenir différent.  

Accompagnée par la musicienne Töfie dans une ambiance pop expérimentale et atmosphérique, Emmanuelle fait entendre sa propre voix et celles de son entourage qui, à l’époque, n’a rien « vu » de ce qui s’est passé. La musique de Töfie se fait l’écho des paroles de la comédienne. Dans un jeu d’exploration et de transformation des voix, elle tisse des paysages sonores qui nous plongent dans les souvenirs et les émotions de la narratrice. 

Conception et mise en scène : Camille Daloz, Écriture et jeu : Emmanuelle Bertrand, Univers sonore et jeu : Töfie, Scénographie et lumière : Christophe Mazet, Crédit photo : Leo Daniel